Bandes fleuries : Une valeur esthétique et écologique
Les bandes fleuries qui bordent les pelouses tondues par une tondeuse robot sont un plaisir pour les yeux et améliorent la biodiversité.
25.10.2022
Élément central de nombreux jardins, la pelouse est de plus en plus souvent entretenue par une tondeuse robot. Pour des raisons techniques cependant, il apparaît souvent que les bords ne sont pas tondus. Or, une étude de l’université de Hohenheim soutenue par STIHL démontre que semer des mélanges de fleurs de manière ciblée sur ces bandes donne non seulement un magnifique résultat mais offre aussi une meilleure source de nourriture aux insectes pollinisateurs et améliore la biodiversité dans les jardins. D’après les experts, les mélanges de fleurs issus de semences indigènes constituent le meilleur choix.
Bandes fleuries pour les bords de pelouses
De nombreux jardins domestiques offrent des possibilités pour accroître la biodiversité. Ce constat s’applique aussi aux pelouses entretenues par des tondeuses robots. En effet, il subsiste souvent un bord non tondu large de 10 à 15 centimètres parce que le carter de l’outil de coupe rotatif limite le rayon d’action. En général, ces bords sont donc taillés à l’aide d’un coupe-bordure afin de donner à la pelouse un aspect parfaitement entretenu.
Un mémoire de master réalisé à l’université de Hohenheim avec le soutien de STIHL s'appuyant sur le mémoire de master de Maximilian Lang a tenté de déterminer dans quelle mesure l’ensemencement ciblé de ces bandes à l’aide de mélanges de fleurs embellit les pelouses tondues par un robot au point qu’il n’est plus nécessaire de tailler régulièrement les bordures, d’une part, et contribue à promouvoir la biodiversité, d’autre part.
Un essai sur le terrain avec divers mélanges de fleurs
Dans le cadre de la recherche actuelle, l’étudiante en master Alicia Läpple a étudié les mélanges de semences qui, en raison de leur robustesse, peuvent être tondus par un robot de tonte ou supporter le passage de ce dernier et qui se prêtent dès lors particulièrement bien à la réalisation de bandes fleuries d’une grande valeur pour la biodiversité. Elle a pour ce faire aménagé des surfaces de floraison en forme de bandes sur une pelouse et y a semé différents mélanges de fleurs. L’étude comprenait 79 parcelles au total. Alicia Läpple a utilisé des mélanges de semences indigènes vendues dans le commerce, d’une part, et des mélanges spéciaux de semences indigènes composés par ses soins, qui incluaient à chaque fois des plantes annuelles, bisannuelles et pluriannuelles à croissance basse et moyenne. Un fil a ensuite été installé afin de délimiter la surface d’expérimentation et à partir du mois de juillet 2021, deux tondeuses robots STIHL iMOW® RMI 422 ont tondu les allées de gazon entre les parcelles fleuries, à une hauteur de coupe de 3,5 et 6 centimètres.
De début juillet à fin août 2021, l’étudiante a analysé régulièrement les bandes fleuries. Sur la base de la densité de couverture et de l’aspect, elle a identifié les mélanges de fleurs qui supportaient le mieux le passage quotidien d’un robot de tonte. Il est apparu que la hauteur et le type de croissance ont une influence déterminante sur l’adéquation des différentes plantes à former des bandes fleuries tondues par un robot mais aussi que la hauteur de coupe revêt une grande importance : une coupe haute (6 cm) favorise davantage la pousse qu’une coupe basse (3,5 cm). Voilà pourquoi l’étudiante en master recommande d’ajuster la hauteur de coupe de la tondeuse robot lors de la création de bandes fleuries. Étant donné que les herbes et graminées tolèrent mieux une coupe basse que les fleurs sauvages, en particulier les mélanges entièrement composés de fleurs, l’étudiante a également étudié un ensemencement à deux niveaux en aménageant « à l’avant » une première rangée de mélanges de fleurs à croissance basse et une deuxième rangée à croissance haute à l’arrière. Il est apparu que cette deuxième rangée plus « éloignée » de la pelouse pouvait également être semée de mélanges de fleurs attrayants, qui ne doivent pas obligatoirement résister à la coupe ou au passage d’une tondeuse robot.
Les semences indigènes favorisent la biodiversité
Parallèlement à l’analyse de la résistance des mélanges de fleurs au passage du robot, l’étudiante en master a également évalué la mesure dans laquelle l’aménagement de bandes fleuries favorise la biodiversité. Pour ce faire, elle a observé et documenté les hyménoptères venus les visiter. Elle a tiré de ses observations la conclusion suivante : les bandes de fleurs issues de mélanges de semences indigènes ont offert aux insectes une source de nourriture importante pendant toute la période de l’étude.
La future spécialiste en génie agricole a en outre constaté que l’augmentation des espèces végétales à fleurs s’accompagne d’une augmentation des espèces d’insectes observées. Alicia Läpple a par exemple recensé des abeilles sauvages, des abeilles mellifères, des bourdons, des guêpes, des syrphes, des mouches, des cantharides, des coccinelles, des punaises et des piérides du chou. L’étude a donc clairement démontré que la mise en place de bandes fleuries améliore non seulement l’esthétique du lieu, mais favorise aussi la biodiversité. C’est d’autant plus le cas lorsque l’on sème des mélanges de fleurs indigènes – l’étude a en effet révélé que les insectes qui visitent les fleurs préfèrent ces mélanges de fleurs aux plantes exotiques.
Les personnes qui souhaitent à la fois embellir leur jardin et y encourager la biodiversité devraient dès lors avoir recours à des mélanges de semences indigènes lors de la création de bandes fleuries. Il est également possible de combiner plusieurs plantes à fleurs indigènes, en associant par exemple un mélange à croissance basse ou moyenne dans la zone avant – sur laquelle la tondeuse robot passe en partie – et un mélange à croissance haute dans la zone arrière. Cette technique permet surtout d’augmenter la qualité de la biodiversité.
Gros plan sur les résultats
Dans le cadre de son mémoire de master intitulé « Anlage von Blühflächen zur Optimierung des Erscheinungsbildes von robotergemähten Rasenflächen » (Aménagement de surfaces fleuries en vue d’améliorer l’esthétique des pelouses tondues par un robot), Alicia Läpple, étudiante à l’université de Hohenheim, a analysé pendant l’été 2021 quels mélanges floraux indigènes supportaient le mieux le passage quotidien d’une tondeuse robot afin de déterminer les plantes à fleurs appropriées pour réaliser des bordures de pelouses entretenues par une tondeuse robot. Elle a semé d’une part des mélanges de fleurs vendus dans le commerce – mélanges pour prairies fleuries/herbacées (vivaces), mélange de fleurs des champs (annuelles) et mélange de fleurs multicolores pour bordures (pluriannuelles) – et, d’autre part, des mélanges spéciaux créés par ses soins à partir de semences indigènes locales, à croissance basse et moyenne (plantes annuelles, bisannuelles et pluriannuelles). Lors de l’expérimentation sur le terrain, les mélanges floraux pour bordures colorées et prairies fleuries/herbacées se sont avérés appropriés pour les bordures de pelouses tondues par un robot. Ces mélanges de fleurs ont obtenu les meilleures notes sur l’ensemble de l’évaluation et se sont avérés tout aussi intéressants en ce qui concerne la densité de la couverture, ainsi que la résistance à la coupe et au passage du robot. Le mélange pour bordures colorées s’est classé en tête pour les critères « Esthétique » et « Qualité de la biodiversité ».